Pour une relance de la production du coton en Haïti

Autrefois quatrième exportation agricole de la République d’Haïti, le coton est plutôt importé aujourd’hui dans ce pays. Des entreprises nationales et internationales travaillent à relancer sa culture et à faire à nouveau du coton « l’or blanc d’Haiti ».

Durant la période coloniale, la production du coton était très florissante. En ces temps, le coton fut la quatrième exportation agricole du pays. Aujourd’hui, Haïti en est devenu importateur. Mais malgré tout, plusieurs organismes et chefs d’entreprises nationales et internationales tentent de réimplanter la production du coton en Haïti.

En effet, des organisations spécialisées dans la vente de vêtements ont essayé maintes fois de réintroduire la production du coton dans le pays. Espérant ainsi que dans quelques années, le coton pourrait redevenir à nouveau « l’or blanc d’Haiti ». En ce sens, la population bénéficiera de la création de nouveaux emplois et ainsi l’agriculture du pays se revitalisera. Le phénomène de déforestation diminuera, espèrent-elles

Des entreprises comme la marque Timberland et Smallholder Farmer Alliance ont proposé des plans de relance de la culture du coton en Haïti depuis plus de quatre ans. En mai 2021, la marque Timberland avait proposé une toute nouvelle collection d’espadrilles et de sacs confectionnés avec du coton originaire d’Haïti. Ce, dans un partenariat baptisé Community Coton visant à créer une « nouvelle chaîne d’approvisionnement durable en Haïti ».

Ces deux entreprises ont déjà travaillé en 2010 avec la Clinton Global Initiative dans une campagne menée contre la déforestation. Et à nos jours, Alyans ti Plantè  a planté près « de huit millions d’arbres en Haïti ».

Par ailleurs, après une étude de terrain de la coopération haïtienne des Gonaïves, « Smallholder Farmer Alliance », les responsables ont déduit qu’« avec le développement de la filière cotonnière, dans les 5 prochaines années près de 17,000 emplois pourraient être créés conjointement avec la commercialisation ».

« Dans quelques années, si tout se passe comme prévu, l’île d’Haïti fournira des millions de livres de coton biologique pour les chaussures, les chemises et autres vêtements vendus dans les magasins américains », estime l’organisation au micro de la presse locale.

Le coton à St Domingue

À la fin des années 1980, le coton faisait partie de l’un des produits de qualité exporté à St Domingue. Classés comme la quatrième exportation agricole du pays, le coton était caractérisé par une variété indigène et résistante. Chaque année sa production s’élevait à 2800 tonnes (plus de 6 millions de livres).

La production du coton a commencé dans la colonie de Saint-Domingue dans les années 1730, dans la région de l’Artibonite et la plaine des Gonaïves. Par la suite, selon les dires de l’historien haïtien Pierre Michel sous la présidence de Fabre Nicolas Geffrard (1859 –1867), le coton a atteint un autre niveau et a prospéré.

Par sa qualité, jusqu’en 1791, le coton brut de St Domingue a connu un franc succès dans le monde et a contribué à l’expansion de la colonie. Le coton haïtien est réputé pour sa résistance. C’est une variété indigène et pérenne. Ce n’est qu’en 1940 que la plantation du coton fut frappée par l’insecte ravageur de l’époque nommé charançon.

Cela a entraîné l’introduction de nouvelle variété comme le stoneville et l’avènement de plusieurs entreprises qui ont pris le relais comme l’Institut agricole et de développement industriel (IDAI) par l’intermédiaire du Bureau de la production cotonnière (BPC) et la Société d’équipement nationale. Selon l’agronome Rémilliot Léveillé, l’organisme fermera ses portes en 1987 à cause de changements politiques. En ce sens, « à cause de l’absence de l’écoulement du coton sur le marché, des planteurs de l’époque ont abandonné le produit ».

 Jodania N. MARCELIN

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