Quatre jours après les deux premières explosions à proximité de l’aéroport de Kaboul tuant plus d’une centaine de personnes dont 13 soldats américains et 2 soldats britanniques, la capitale afghane est à nouveau frappée par une attaque aux roquettes sans grands dégâts.
Une nouvelle attaque a ciblé Kaboul de très tôt ce lundi 30 aout 2021. 6 roquettes ont été lancées sur la capitale afghane, 5 ont été interceptées grâce au système de défense antimissile de l’aéroport et le dernier a touché une zone résidentielle proche de l’aéroport.
Cette attaque revendiquée par le groupe jihadiste État islamique au Khorasan (EI-K) visait, une fois encore, l’aéroport de Kaboul, selon la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki.
Ce nouvel attentat est survenu quatre jours après que des explosions à l’aéroport de Kaboul, ont tué 170 personnes dont 13 soldats américains et 2 soldats britanniques, et blessé 200 autres don 18 soldats américains, selon un bilan du Pentagone, communiqué le jeudi 26 aout 2011 quelques heures après.
En dépit de tout, la date d’évacuation définitive des troupes américaines sur le territoire afghan est toujours maintenue pour le mardi 31 aout 2021.
Zone de sécurité
En conseil de sécurité de l’Organisation des Nations-Unies, ce lundi 30 août 2021, le président français Emmanuel Macron a plaidé en faveur de la création d’une zone de sécurité, soutenue par le Royaume-Uni, en vue de poursuivre avec l’aide humanitaire.
Selon les explications fournies par le président français, cette zone qui sera régie par l’ONU et permettra non seulement à des milliers d’Afghans encore éligibles à une évacuation de laisser le pays, mais aussi de continuer avec les opérations humanitaires.
La création prévue de cette zone de sécurité n’est pas une première, selon le géopolitologue Pascale Boniface. En 1993, une zone de paix avait été créée par l’ONU dans la ville de Srebrenica (Bosnie-Herzégovine) mais n’avait pas empêché le massacre de milliers de Bosniaques par les Serbes, rappelle-t-il.
« Des forces internationales seraient déployées dans différentes zones de Kaboul pour garantir la sécurité de ceux qui s’y trouvent », a précisé Pascal Boniface.
Défaite américaine
Depuis décembre 2001, suite à l’attentat de World Trade Center survenu le 11 septembre 2001, les américains ont déployé leurs troupes en Afghanistan dans l’objectif de lutter contre les terroristes. Vingt ans après, les autorités américaines ont décidé de retirer leurs troupes sur le territoire afghan. Une décision perçue comme une déception pour les Américains, selon certains spécialistes en Relations Internationales notamment le directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) Pascal Boniface qui a utilisé l’expression « le grand perdant» par allusion aux Américains.
« Les Etats-Unis sont les grands perdants puisque leur force est apparu comme étant inutile ou comme une faiblesse. L’hyperpuissance américaine a été une fois, encore, vaincue par des milices au départ mal armées », a-t-il déclaré.
Le tombeau des empires
« La marche d’empire », c’est le nom attribué à l’Afghanistan en raison des difficultés rencontrées par les puissances pour vaincre le mouvement nationalo-religieux des talibans, majoritaires du pays.
L’Afghanistan est considéré comme le Tampon des puissances impérialistes. À la fin du 19eme siècle soit en 1898, les Anglais ont été battus par les talibans. L’empire russe allai tvivre la même expérience au 20ème siècle, après qu’Alexandre le Grand entra en Afghanistan à la recherche d’un fugitif au nom de Bessus. Un siècle après, la même situation s’est produite pour les Américains jusqu’à la grande victoire des talibans le 15 août 2021.
Christophane J. DORVIL
