
Après le passage du tremblement de terre du 12 janvier 2010, les maisons en Gingerbread avaient mieux résisté à cette catastrophe. À l’heure actuelle, les maisons Gingerbread en Haïti sont remplacées par des maisons en béton. Les maisons Gingerbread pourraient-elles nous aider à faire face au séisme en Haïti ?
Dans les quartiers de Bois-Verna, Pacot, Croix-Desprez, Jacmel, Cap-Haïtien, se dressent encore fièrement ce patrimoine architectural haïtien. Vers la fin du 19e siècle, les architectes, Georges Baussan, Léon Mathon et Joseph-Eugène Maximilien ont développé des maisons en fusionnant le goût haïtien à l’architecture des maisons de campagne française.Ce style élaboré par ces architectes ont suscité l’admiration des autres pays dans la Caraïbe.
Malheureusement, en 1925 la construction des maisons Gingerbread a pris fin. Pour faire face à l’incendie à Port-au-Prince, le maire de l’époque a ordonné des constructions en maçonnerie, en béton et en fer. Ces maisons faîtes de bois, appartenaient autrefois à la famille bourgeoise en Haïti.
En 2019, l’Observation mondiale des monuments a retenu le Gingerbread parmi les 25 monuments mondiaux à protéger. Ce quartier de Gingerbread sortant de la rue Capois passant par l’avenue John Brown, jusqu’à la rue Pacot, a été défini en 2009 comme projet Gingerbread de la Fokal, Fondation Konesans ak Libète. « Depuis 2009, des architectes et urbanistes haïtiens s’étaient réunis pour réfléchir sur comment empêcher la disparition de ces maisons. Avec l’Institut de sauvegarde du patrimoine national (ISPAN), nous avons défini un périmètre dans lequel circonscrire ce travail. », a expliqué Farah F. Hyppolite, le chef de ce projet.
Dans son ouvrage intitulé Introduction à l’étude des matériaux de construction d’Haïti , l’ingénieur géologue Claude Prepetit met en lumière l’utilisation des matériaux de construction en Haïti. Avant le séisme du 12 janvier 2010, M. Prépetit, se plaignait déjà de la construction des bâtiments qui ne répondent pas aux normes de construction et à des spécifications techniques.
D’après Claude Prépetit, la connaissance des matériaux pour une construction dépend de ” la connaissance de la matière première ou des principaux constituants entrant dans la fabrication des produits commercialisables, la connaissance globale de la technologie utilisée pour parvenir aux produits finis, la connaissance des propriétés physiques, chimiques, mécaniques et technologiques des produits fabriqués.” Ceci dit, c’est la connaissance des propriétés des matériaux qui conditionne le choix du matériau approprié.
Les règles de construction en Haïti sont établies dans la loi du 29 mai 1963, qui plus tard vont être renforcées dans le code national du bâtiment créé en 2012. L’article 30 de ladite loi stipule : « Aucune construction nouvelle, aucune modification de construction existante ne pourront être entreprises sans une demande d’autorisation adressée à l’administration locale ».
Malgré ces mises en garde, la construction en Haïti est encore anarchique. Après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, le passage du séisme le 14 août en Haïti secouant le grand Sud a occasionné de nombreuse pertes en vies humaines et matérielles. Le géologue, Claude Prépetit continue d’avertir le peuple haïtien contre le risque des tremblements de terre dévastateurs pour les prochains jours.
Pharah-Djine COLIN