
La police nationale d’Haïti (PNH) a procédé, lundi 26 juillet 2021, à l’arrestation de l’ex-coordonateur général de la sécurité orésidentielle, Civil Jean Laguel. Il est suspecté d’être impliqué dans l’assassinat du président Jovenel Moise survenu le 7 juillet dernier. Un mandat d’amener avait été lancé contre lui, en date du 19 juillet 2021.
« Le commissaire du gouvernement demande à la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) de prendre les mesures nécessaires aux fins de rechercher, conduire et amener devant le parquet, Jean Laguel Civil, pour des faits d’assassinat et de vol à main armée au préjudice du président de la République », précise le mandat.
Des mandats d’amener ont également été lancés contre les autres responsables de la sécurité présidentielle. Outre l’ex-responsable de l’Unité de sécurité générale du palais national (USGPN), Dimitri Herard, qui est déjà en isolement, le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Bed-Ford Claude, a émis des mandats d’amener à l’encontre des deux autres responsables de la sécurité du président, l’ex-responsable de l’Unité tactique du palais national (Cat), Paul Eddy Amazan, et l’ex-responsable de l’Unité de la sécurité présidentielle (USP), Pierre Osman Léandre.
Le 12 juillet dernier, ces quatre ex-responsables de la sécurité présidentielle ont été officiellement remplacés à leurs postes. Et, Me Bed-Ford Claude a émis, jeudi 15 juillet 2021, des interdictions de départ contre eux. Dans une correspondance adressée au directeur de l’Émigration et de l’Immigration, Joseph Cianciulli, le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince avait indiqué que « chacun de ces citoyens est formellement interdit de quitter par voies aériennes, maritime, et terrestre, le territoire national, pour des présomptions graves d’assassinat sur le président de la République Monsieur Jovenel Moïse », en se référant à l’article 240 du code pénal haïtien.
Le chef du parquet de Port-au-Prince a également ordonné que soient conduits devant lui, ce mercredi 28 Juillet, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du président, cinq policiers déjà en isolement. Il s’agit Dimitri Hérard, Fontus Renord, Bastien Conrad, Hubert Jeanty et Clifton Hyppolite.
Rappelons que, le 14 juillet dernier, Dimitri Hérard avait utilisé le fait qu’il soit frappé d’une mesure conservatoire de l’Inspection Générale de la police nationale d’Haïti, pour rejeter l’invitation du parquet qui lui a été faite à cette date.
Dimitri Hérard est également l’objet d’une enquête aux États-Unis pour trafic illégal d’armes en Haïti. Dans un article paru sur son site le vendredi 9 juillet 2021, le Centre de Recherche Économique et Politique a révélé que l’ancien chef de l’USGPN est l’objet d’une enquête de la police américaine concernant le trafic d’armes en Haïti, selon le journaliste Jake Johnson, associé de Recherche principal au Center for Economic and Policy Research and Policy Research à Washington, DC.
De plus, le vendredi 16 juillet dernier, sur les ondes de Magik 9, l’ancien maire de la commune des Cayes, Jean Gabriel Fortuné a révélé que Dimitri Hérard a acheté un surplus de fusils d’assaut, suite à une commande faite par le feu président de la République, Jovenel Moïse. « Comment expliquer que quelqu’un qui a reçu l’ordre du président de la République pour placer une commande de 60 fusils d’assaut en a acheté 260 et qu’il a remis 60 au président Moïse alors qu’il savait que 260 sont rentrés au pays? Comme la personne concernée, en l’occurrence le responsable de l’USGPN, Dimitri Hérard, est un gros « zotobre », personne ne sait où sont passés les 200 autres fusils. Je me demande s’il n’a pas été tué par l’un de ces fusils ou l’infirmière qui a été tuée quelques jours », a-t-il déclaré.
Graham G. HENRY