Le stress thermique, l’enfer des travailleurs

Le stress thermique tue des millions de personnes par an. Conséquence de vague de chaleur ou de froid extrème de plus en plus fréquente, il menace aujourd’hui presque tous les pays riches de notamment les États-Unis et le Canada. Le changement climatique l’intensifie et le généra;ise à travers la planète. Les travailleurs évoluant dans des températures supérieures à 32o C avec une humidité extrêmement faible pendant des périodes prolongées sont les plus en danger.

Selon une étude récente  réalisée sur 20 ans, le stress thermique fait plus de 5 millions de morts chaque année. D’après une autre étude, environ 37 % des décès liés à la chaleur dans le monde pendant les saisons chaudes sont en rapport avec le changement climatique.

« Dans les ateliers de confection asiatique, sur les chantiers de la coupe du monde de foot au Qatar et dans les champs de canne à sucre au Nicaragua, les travailleurs précaires sont victimes de chaleur extrême »,  rapporte Courrier international.

En  analysant le cas des employés des usines de confection, le professeur à l’école de médecine, Yong Loo Lin, de l’université de l’école nationale de Singapour estime que « les ateliers en milieu fermé où les ouvriers doivent porter des tenues de protection où il n’y a pas toujours de climatisation – pour des raisons financières ou à cause d’impératifs liés à la fabrication du produit -, sont des endroits où l’on peut facilement attraper une insolation ».

Senthol Asseng, professeur d’agriculture numérique à l’université technique de Munich, après une étude qu’il a mené avec son équipe, estime quant à lui que « lorsque les gens sont exposés à des températures supérieures à 32o C avec une humidité extrêmement faible pendant des périodes prolongées, cela peut être fatal ». Il continue pour dire que dans le cas d’une hausse de température, il est nécessaire d’avoir recours à une solution identique à la climatisation.

Cette étude montre aussi qu’au-delà d’une certaine température, la chaleur provoque une réaction de stress. Tout comme la hausse des températures, les températures basses peuvent elles aussi générer du stress avec un autre inconvénient. « Les effets sur l’organisme liés au froid et au stress sont identiques et peuvent donc se potentialiser. »

Après le cas de Nicaragua, plus précisément dans la région de la Islaa, où des générations d’ouvriers ont été ravagées par le stress thermique, désormais d’autres pays comme les USA et le Canada ne sont plus épargnés de ces vagues de chaleur. Seulement aux USA, 31 millions de personnes ont été soumises à des températures excédant les 45oC.

Conscient des risques que cela peut provoquer, suite à l’enquête sur le SRAS en 2003, le juge Campbell, commissaire de l’Ontario a écrit que « nous ne pouvons pas attendre d’avoir des certitudes scientifiques  avant de prendre des mesures raisonnables pour réduire les risques ». D’où la mention du principe de précaution dans son rapport.

Le principe de précaution est identifié comme une approche à privilégier pour protéger les travailleurs et les travailleuses dans des circonstances d’incertitude scientifique. Donc il est nécessaire que les employeurs prennent des mesures prudentes face à des dangers potentiellement graves sans avoir à attendre la preuve scientifique complète qu’une action est nécessaire.

Selon l’unifor sur les questions de santé et de sécurité au travail, les employeurs ont l’obligation légale de prendre toutes les précautions raisonnables dans les circonstances pour la protection d’un travailleur. Ils doivent fournir une formation aux travailleuses, travailleurs dans les environnements chauds  où  qui travaillent par temps chaud (ou les deux), former les employés afin qu’ils comprennent ce que c’est le stress thermique, comment il affecte leur santé, leur sécurité et comment il peut être prévenu.

Si toutefois les employeurs devaient se déroger à ces règles, d’après l’unifor,  « la commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) fera respecter cette obligation légale, si nécessaire toujours ».

Rose L. FATAL

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