Le référendum est-il encore d’actualité en Haïti avec le nouveau gouvernement?

Interrogé sur le maintien  du référendum prévu pour le 26 septembre prochain le Premier ministre haïtien Ariel Henry a botté en touche. Parallèlement, le processus électoral suit son chemin. Toutefois, la fédération des barreaux d’Haïti refuse de désigner des avocats sollicités par le CEP pour constituer les tribunaux électoraux, estimant la situation sécuritaire peu favorable à une telle démarche.

Le référendum ne semble pas rentrer dans l’agenda du nouveau gouvernement haïtien. Le Premier ministre, Ariel Henry, a fait état du projet de la nouvelle constitution à l’émission Le point à Radio Métropole le 21 juillet 2021. Selon lui, peu avant l’assassinat du président Jovenel Moïse, il devait lui remettre le texte pour les corrections nécessaires. “Puisqu’il n’est plus, je vais donc rencontrer les membres de la commission pour l’élaboration d’une nouvelle constitution et décider”, a déclaré le chef du Conseil supérieur de la police nationale (CSPN).

Parallèlement, le processus électoral suit son chemin. Le vendredi 23 juillet 2021, le Conseil électoral provisoire (CEP) a prolongé l’enregistrement des partis politiques jusqu’au 30 juillet 2021. “Le conseil électoral provisoire réaffirme sa détermination à accomplir sa mission en toute indépendance, de manière crédible, honnête et transparente”, lit-on dans un communiqué de presse de l’organisme électoral.

Contrairement au référendum, la communauté internationale soutient les élections présidentielles et législatives en Haïti. En date du 17 juillet 2021, le Core Group a réaffirmé son support pour la réalisation des joutes électorales en Haïti. Comme il l’avait déjà annoncé, les scrutins doivent être libres, justes, transparents et crédibles dans les délais les plus brefs.

Le 15 juillet 2021, le Conseil électoral provisoire (CEP) a sollicité la Fédération des barreaux d’Haïti (FBH) afin de désigner des avocats pour la formation des tribunaux électoraux et référendaires. La FBH n’a pas répondu positivement à cette requête. Elle estime que la situation sécuritaire n’est pas favorable à une telle démarche et “les attaques répétées contre le principe même de la séparation des pouvoirs et la neutralisation de toutes les garanties prévues pour assurer la continuité de l’État aboutissent aujourd’hui à une situation extrême », répond la Fédération des barreaux d’Haïti.

Depuis le 14 septembre 2020, un arrêté a été publié sur le projet de la nouvelle constitution et l’organisation des élections. Le lundi 26 juillet, la Cour supérieur des comptes et du contentieux administratif (CSC/CA) devrait réfléchir sur l’annulation dudit arrêté après la demande de l’association “Ensemble contre la corruption” (ECC).

Pharah-Djine COLIN

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