Servi aux esclaves noirs africains pour booster leur énergie au temps de la colonisation française de Saint-Domingue, ancien non de la République d’Haïti, le mabi est une plante haïtienne aux mille vertus curatives. Très prisé par les Haïtiens, il se consomne seul ou mélangé à d’autres racines.
Depuis l’avènement de la pandémie du Coronavirus, les Haïtiens font beaucoup plus d’attention à leur santé et se penchent vers la médecine traditionnelle haïtienne. Le mabi, une plante aromatique à propriété curative est un atout précieux pour la guérison d’une pléiade de maladies.
D’après la petite histoire, le mabi, une boisson éponyme de la plante faite à base d’écorce d’arbre et à saveur piquante et amère s’avère efficace dans des recettes traditionnelles pour la guérison de nombreuses maladies.
Le mabi est riche en vitamines et en minéraux. Il purifie le sang, lutte contre l’anémie, la fatigue, fortifie les os, renforce le système immunitaire, combat les gaz intestinaux et est un élément essentiel pour une perte de poids, selon de nombreux médecins traditionnels.
Rose, vendeuse de mabi depuis seulement deux ans attire déjà beaucoup de clients, selon ses propos. « My beer, my beer» (une déformation du mabi), fredonne-t-elle chaque matin avec son pot sur la tête. Ainsi, une foule se précipite vers elle pour en acheter.
« Le plus souvent, on boit le mabi le matin. C’est une sorte de lavage pour l’estomac », confirme-t-elle.
Nombreux sont ceux qui font l’éloge de cette boisson. Bernard, rude travailleur en mécanique, ne peut pas passer une journée de travail sans boire un cup de mabi.
« N’était-ce- pas cette boisson, je serais déjà hospitalisé. Mon corps était couvert d’acnés. Mais quand je commençais à boire du mabi, elles disparaissent petit à petit », confie Bernard.
Outre ses innombrables vertus, le mabi n’est pas seulement servi comme thé. Dans ce pays à la culture fascinante, riche de la Caraïbes, les vacanciers l’utilisent aussi comme boisson rafraîchissante mélangée à de la cannelle, de la vanille et des clous de girofle sous forme de thé glacé.
Selon une étude réalisée en 2009 par le biologiste Marilise Rouzier et le docteur Nancy Charles Larco sur les traitements traditionnels pour combattre le diabète et les maladies cardio-vasculaires, le mabi de son vrai nom « colubrina elliptica » en a beaucoup contribué.
Le bon mabi haïtien est celui coupé, nettoyé, séché au soleil et bouilli avec des pelures d’oranges auxquelles on ajoute de la cannelle, des clous de girofle et de l’essence de noix de muscade ou de vanille.
Originaire des Caraïbes, le colubrina elliptica couramment appelé mabi est aussi vieux que l’esclavage. La boisson était servie sous forme de sirop amère aux esclaves pour maintenir leurs énergies pendant les années d’esclavage.
Yvenaline PIERRE
