Le FMI prévoit une hausse de la croissance économique mondiale en 2021 et 2022

L’économie mondiale connaitra une croissance de 6% en 2021 et de 4.9 en 2022. Cette croissance économique sera plus importante dans les pays développés qu’elle ne le sera dans les pays émergents et ceux en développement. Elle favorisera une reprise économique inégalitaire entre les pays. Voilà ce qu’a prévu le Fonds monétaire international(FMI)  dans un rapport financier publié le 24 juillet 2021.

Le fonds monétaire international (FMI) reste optimiste en ce qui concerne la croissance économique  mondiale et révèle une hausse de 6% en 2021 et 4,9% l’année suivante. Cependant, au delà de cette croissance, se cache un écart entre les pays développés et les pays émergents favorisant une croissance beaucoup plus importante au niveau des grandes puissances.

Le FMI prévoit une reprise économique mondiale inégalitaire suivant son rapport financier publié le 24 juillet 2021. Cette prévision résulte d’une redistribution hétérogène de la richesse entre pays développés fortement favorisés par la croissance et les pays émergents qui le sont moins.

En effet, ” le fossé se creuse entre les économies avancées et beaucoup de marchés émergents et en développement “, affirme l’économiste en chef du FMI Gita Gopinath. Si une hausse de 0,5 point est prévue pour les pays développés, dans le cas des pays émergents, une baisse de même taille est attendue pour l’année 2021. En ce qui concerne l’année suivante, dans le meilleur scénario, on peut espérer ” une révision à la hausse considérable pour les économies développées et d’une plus modeste pour les marchés émergents et en développement”, ajoute l’économiste en chef.

À combien se chiffrent ces prévisions ?

Suivant la même lancée de ce début d’année, le FMI a revu ses prévisions en révélant une croissance de 7% pour les États-Unis, un chiffre qui s’évaluait à 5,1% en janvier puis 6,4% en avril. Et un bond de 1,4 point pour l’économie mondiale en 2022 soit 4,9%. Cette analyse du FMI se fondant sur l’efficacité hâtive du plan d’investissement et des aides sociales supplémentaires promises par le président Biden, devrait faire des États-Unis la grande puissance économique qui devrait dépasser le niveau de PIB prévu en l’absence de cette pandémie », souligné Gita Gopinath.

Si pour l’Europe, les prévisions grimpent à 4,6% en 2021 et 4,3 % l’année suivante, la France reste stable à 5,8% et 4,2% respectivement, très proche de celles de l’Institut national de la statistique et des études économiques 6%. L’Allemagne, elle, devra se contenter d’une croissance de 3,6%. Le grand bénéficiaire est l’Espagne qui ” va avoir la plus forte croissance d’Europe “, selon sa ministre de l’économie. Toutefois, la reprise économique de la zone euro reste menacée par une éventuelle remontée de la pandémie  (variant Delta).

Du côté des pays émergents, les pronostics sont moins fameux, en particulier en Asie. L’Inde très affectée par le Covid-19, en ce début d’année, a perdu 3 points pour se stabiliser à 9,5%. Elle attendra l’année 2022 pour voir son économie réévaluée à la hausse à 8,5%.

Toujours à cause du facteur Covid-19, les points de l’association des nations d’Asie du Sud-est ont diminué de 0,6 point cette année soit 4,3%. La Chine, elle même, moins préoccupée par la pandémie, doit faire face au recul de l’investissement public et du soutien fiscal, par conséquent subit une baisse de 0,3 point et est désormais à 8,1%. Enfin, l’Afrique subsaharienne subissant une troisième vague de la pandémie se contentera de 3,4%.

Entre injectés et non injectés

Le FMI a évoqué ” des lignes de failles qui s’élargissent ” entre les pays avancés et les pays émergents, l’un des principaux exemples est la division liée à l’accès au vaccin anti-Covid créant un fossé entre ” injectés et non injectés”, deux concepts parus dans le journal The Economist.

Tenant compte de la crise, le FMI perçoit l’économie mondiale de la façon suivante: les pays développés où près de 40% de la population ont été immunisées face au virus,” peuvent espérer une normalisation des activités cette année” tandis que les autres États où la vaccination est moins présente allant jusqu’à deux fois moins de personnes vaccinées, ” devra continuer à composer avec les perspectives d’une résurgence des injections et d’une hausse de décès liées au Covid-19″. Par autres États on entend, l’Afrique subsaharienne, l’Amérique latine et une partie du sud-est de l’Asie.

Le fond profite pour renouveler ses appels à la solidarité vaccinale et souligne le ” besoin urgent” en ” dons de vaccin”, de ” prioriser les livraisons” aux pays les plus nécessiteux et de bannir les contraintes d’exploitation.

De la reprise commerciale

Le FMI prévoit une augmentation des échanges commerciaux internationaux, 9,7% cette année et 7% l’an prochain, soit une hausse respectivement de 1,3 et 0,5 point.

Cependant, “la reprise n’est pas assurée tant que la pandémie ne reflue pas partout dans le monde”, prononce l’économiste en chef. D’après le rapport, si les états ne mettent pas en œuvre des “politiques multilatérales et nationales concertées et bien ciblées, les creux déjà existants continueront à se prononcer, pouvant amplifier ” les troubles sociaux et les tensions géopolitiques” prévient-elle.

L’inflation, un facteur à prendre en considération

Outre, les préoccupations concernant la compagne de vaccination pas assez efficace, il serait judicieux de ne pas écarter les risques liés au durcissement des conditions de crédit par crainte de l’inflation.

De ce fait le FMI, appelle la banque centrale à la patience. Et plaide que le déséquilibre de l’offre et de la demande qui a avait causé la montée des prix était en grande partie dû à l’incertitude installée par la pandémie. Toutefois, le Fonds annonce avec réserve, un retour à la situation pré-pandémique de l’inflation, « L’inflation devrait revenir à des niveaux pré-pandémiques dans la plupart des pays en 2022 même si l’incertitude reste élevée », rapporte l’institution de Washington. Du côté des pays émergents, elle devrait stagner à un niveau assez élevé vu la montée récente des prix pétroliers et des produits alimentaires.

Marc Igor ALEXANDRE

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