Comme beaucoup d’autres pays, la République d’Haïti se lance dans la monnaie digitale. La Banque centrale mettra sous peu en circulation une gourde digitale, le Bitkòb pour accompagner et orienter le développement de l’économie numérique.
Avec l’avancée des cryptomonnaies dans le monde, dans le souci de conserver leur emprise sur le marché monétaire, certains États ont opté pour leur propre monnaie digitale, y compris Haïti avec la Bitkòb. L’émission d’une nouvelle monnaie bien que porteuse de nombreux avantages aux États s’accompagne aussi d’inconvénients.
Bientôt, plusieurs grandes banques centrales émettront une forme de monnaie numérique nationale et une majorité d’autres ont des projets similaires soit 86% , selon la BRI. Parmi les plus en vue la réserve fédérale américaine (FED), la banque centrale européenne (BCE, la banque d’Angleterre et celle en ligne de pointe, la banque populaire de Chine, qui a déjà créé sa monnaie nationale fonctionnant sur une application mobile.
Sur cette même lancée, la banque centrale haïtienne (BRH) va mettre en circulation une gourde digitale qui « s’inscrit dans le prolongement des actions visant à accompagner et orienter le développement de l’économie numérique en Haïti » avait déclaré Edgard Jeudi conseiller à la BRH à l’occasion du lancement du concours sur la gourde digitale. De ce fait, la BRH” rejoint la mouvance internationale orientée vers l’implantation croissante des autorités monétaires dans l’offre des moyens de paiement mieux adaptés aux mutations technologiques et aux préférences du consommateur”, ajoute-t-il.
En outre la banque centrale haïtienne vise à « offrir un moyen de paiement plus sécuritaire qui permet d’adresser les problèmes sociaux économiques du pays », et à faciliter les transactions en « éliminant ma dépendance à l’énergie et aux réseaux Internet ». Mais ce facteur de « modernisation de la politique monétaire » est bien plus complexe et avantageux qu’il n’y paraît.
Valeurs ajoutées de la monnaie digitale
Contrairement aux cryptomonnaies, « la monnaie digitale se veut stable, non décentralisée, est émise par la banque centrale et à l’opposé de la monnaie fiduciaire n’est pas imprimée. Elle reste numérique et existe à travers un code crypté », définit le chroniqueur économique de France 24, Christophe Dansette. Cette monnaie correspond à « une blockchain où toutes les transactions sont répertoriés de façon infalsifiable pour garantir son authenticité ». Et « C’est une monnaie qui sera conservée dans un portefeuille numérique », complète le chroniqueur.
Concernant les achats en ligne, il permettrait d’éviter les intermédiaires dû au paiement par carte de crédit, « la monnaie numérique permettrait à un client potentiel de souscrire un portefeuille numérique directement auprès d’une banque centrale », précise Christophe Dansette. « Ce qui aura pour conséquences d’alléger les délais paiements et baisser le coût des transactions », souligne-t-il.
En conclusion, il a évoqué que le gros du travail sera de garantir que les transactions resteront privés et éviter que le portefeuille soit utilisé pour l’épargne en augmentant le coût des services dépôts.
Marc Igor ALEXANDRE
