L’aquaculture, une filière porteuse en Haïti

Le poisson est très apprécié en Haïti mais la production reste encore faible. Les experts recommandent de l’augmenter pour favoriser un marché de substitution  à l’importation laquelle constitue plus de la moitié de la consommation nationale.

Haïti possède un énorme potentiel inexploité dans  la pêche et l’aquaculture. C’est ce que montrent des documents publiés non-seulement par le ministère de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural (MARNDR), mais aussi par le Fonds de développement industriel (FDI), et bien d’autres instances reconnues dans le domaine.

Ces documents révèlent, entre autres, que le pays a des atouts et des besoins, facteur incitatif à l’investissement et à la création d’entreprises dans ce secteur. En plus de disposer d’importantes ressources en eau, une pêche qui ne demande qu’à être modernisée et un marché intérieur propice à la substitution à l’importation.

Ressources en eau disponibles pour l’aquaculture et la pêche 

Haïti possède 1 535 km de côtes et un plateau continental qui couvre une superficie de 5 000 km2. Après Cuba, Haïti est le pays des Caraïbes qui possède le plus de ressources en eaux intérieures, soutient le MARNDR.

La moitié de ces ressources est constituée de lacs d’eau douce couvrant une superficie totale de 11 000 ha. L’autre moitié correspond à des lacs d’eau saumâtre, indépendants de la mer, pour une superficie totale équivalente. En somme, le pays compte près de 20 000 ha de plans d’eau naturels et artificiels et près de 800 ha de plans d’eau temporaires qui se remplissent à la saison des pluies, souligne le ministère.

Le ministère souligne également l’existence de terres non-agricoles disponibles pour l’aquaculture mais dont le potentiel est délaissé. « Haïti possède plus de 50 000 ha de terres sans potentiel agricole qui pourraient être valorisés par l’aquaculture. À ce jour, seulement 1,5 ha ont été aménagés pour l’aquaculture », affirme le MARNDR.

Pour la modernisation du secteur de la pêche

Les capacités haïtiennes en termes de pêche sont relativement limitées, dû notamment au fait que les activités de pêche restent essentiellement traditionnelles. La flotte de pêche compte environ 300 unités seulement, affirme le FDI.

Cette situation fait perdre au pays beaucoup d’opportunités dans le secteur, selon le FDI. Pertes manifestées principalement par : l’inexistence de la pêche en haute mer, la faible exploitation de l’aquaculture, le recours limité à la technologie halieutique moderne et la baisse des exportations de langoustes liée en partie au renforcement des normes sanitaires dans les pays importateurs, normes auxquelles certains exportateurs du pays ne répondent plus.

Certains experts y voient l’opportunité pour les investisseurs de créer des entreprises modernes dans le secteur afin de profiter de toutes ces ressources inexploitées.

Un marché intérieur qui ne demande qu’à être reconquis

Le poisson est très apprécié par les Haïtiens. Pourtant la majorité des poissons consommés dans le pays provient de l’importation, indique le MARNDR. Aussi, les experts en concluent à l’existence d’un marché favorable à la substitution à l’importation.  Ce qui demanderait au pays d’augmenter sa production de poissons.

« Le pays a besoin de poissons. La population apprécie le poisson, source importante de protéines essentielles pour la santé, mais les Haïtiens ne mangent pas une quantité suffisante de poisson (3,8 kg par personne et par an seulement). À ce jour, la production nationale est très faible avec seulement 900 tonnes par an et l’essentiel des poissons qui sont consommés est importé », souligne le ministère.

Graham G. HENRY

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