
La République d’Haïti regorge de lacs, d’étangs, de cascades, autant de réserves d’eau non négligeables. La plupart des rivières du pays ne servent pas la production agricole. L’eau est disponible et représente un atout pour le secteur agricole.
La disponibilité de l’eau pour l’irrigation des terres est l’un des grands atouts du secteur agricole haïtien, d’après le ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles, et du Développement Rural (MARNDR).Toutefois, un rapport du ministère sur l’irrigation, publié en 2013, souligne que « d’une manière générale, les potentialités de l’irrigation sont loin d’être efficacement exploitées en Haïti. La plupart des rivières du pays ne sont pas utilisées à des fins de production, et les eaux souterraines sont à peine exploitées ».
D’après le ministère, la disponibilité en eau dans le pays n’est pas connue avec exactitude en raison de l’absence de données hydrologiques fiables. Selon certaines statistiques disponibles, le potentiel d’irrigation en Haïti se situerait entre 135 000 et 150 000 ha, qui représentent environ 50 % des terres de plaines, lesquelles constituent les zones à fort potentiel agricole, le reste des surfaces agricoles se trouvant dans les mornes.
Dans un rapport publié en 2015, l’Organisation des Nations-unies pour l’Alimentation et l’Agriculture a présenté une estimation des ressources en eau du pays.
Primo: les régions hydrographiques
D’après ce rapport de la FAO, Haïti est divisé en 7 régions hydrographiques et 30 bassins dont 3 sont subdivisés, soit 34 sous-unités au total. L’Artibonite, le plus grand bassin du pays, prend sa source en République dominicaine. La plupart des autres principales rivières ont leur source dans les massifs du Nord, de la Hotte et de la Selle. Les régions du Ouest, Centre et Nord disposent du plus grand potentiel de ressources en eaux renouvelables avec environ deux-tiers des ressources nationales (DINEPA, 2008; MDE, 2001).
Les principaux bassins hydrographiques d’Haïti sont: la rivière des Trois Rivières avec une superficie de 897 km² et un débit quotidien moyen de 13.13 m³/s; La rivière du Limbé avec une superficie de 312 km⅔ et un débit moyen de 4.29 m³/s; la Grande Rivière du Nord avec une superficie de 663 km² et un débit moyen de 7.66 m³/s; la rivière de l’Estère avec une superficie de 834 km² et un débit moyen de 18.76 m³/s; le fleuve de l’Artibonite avec une superficie 9013 km² et un débit moyen de 101.4 m³/s.
La rivière Grise (Grande Rivière du Cul-de-Sac) avec une superficie 290 km² et un débit moyen de 3.97 m³/s; la rivière Momance avec une superficie 330 km² et un débit moyen de 5.88 m³/s; la Grande Rivière de Jacmel avec une superficie 560 km² et un débit moyen de 4.67 m³/s; la rivière de Cavaillon avec une superficie 380 km² et un débit moyen de 9.42 m³/s; la
Ravine du Sud avec une superficie 330 km² et un débit moyen de 4.86 m³/s; et la rivière Grand’Anse avec une superficie 541 km² et un débit moyen de 26.85 m³/s.
Secundo: les eaux souterraines
Le rapport souligne que, en Haïti, les ressources en eaux souterraines sont présentes sous forme d’aquifères (terrain contenant une nappe d’eau souterraine) continus dans les plaines littorales (zone de contact entre la terre et la mer) et alluviales.
Les plus importants sont situés dans: les plaines des Cayes et de Léogane, ils sont les plus riches du pays et sous-exploitées; les plaines du Cul-de-sac et de Gonaïves, ils font l’objet d’une exploitation anarchique et non contrôlée; la Vallée de l’Artibonite et les plaines du Nord; le Plateau Central et les bandes côtières du Nord-Est.
Il existe également des aquifères discontinus dans les zones à relief, mais dont les ressources sont moins importantes.
Tertio: les eaux renouvelable
Ce rapport de la FAO affirme que les ressources en eau renouvelables souterraines internes d’Haïti sont estimées à environ 2 157 millions de m³/an et celles en eaux de surface à environ 10 850 millions de m³/an. La partie commune entre elles étant nulle, les ressources en eau renouvelables internes sont estimées à 13 010 millions de m³/an.
Au total, les ressources en eau renouvelables du pays sont estimées à 14 030 millions de m³/an du fait d’un flux en eau de surface entrant dans le pays de 1 015 millions de m³/an en provenance de la République dominicaine.
De plus, le pays regorge de lacs, d’étangs, et de cascades qui constituent également une réserve d’eau non-négligeable.
Graham G. HENRY