Img Ile d’haiti
L’assassinat du feu président Jovenel Moïse par des mercenaires colombiens et américains en sa résidence le 7 juillet 2021 a été planifié dans la partie de l’Est de l’île, la République dominicaine, a indiqué la police pationale d’Haïti. Ce qui ne manque pas de rappeler aux historiens qu’en 1869, le feu président haïtien Sylvain Salnave avait été arrêté par un général dominicain puis livré aux rebelles qui l’avaient fusillé sur l’emplacement du palais national.
Intervenant au point de presse du Conseil supérieur de la Police nationale(CSPN) le dimanche 11 juin 2021, le directeur général de la police nationale d’Haïti(PNH), Léon Charles a indexé la République dominicaine comme le lieu de planification de l’assassinat de Jovenel Moïse.
La planification a été faite dans un hôtel dominicain entre différents intervenants de l’opération, selon les déclarations du patron de la PNH.
« Ils s’étaient réunis dans un hôtel en République Dominicaine. Autour de la table, il y a les auteurs intellectuels, un groupe technique de recrutement et un groupe de financement », a précisé le chef de la police Léon Charles.
Une photo circulant sur les réseaux sociaux montre la réunion à laquelle deux suspects, Dr Christian Emmanuel Sanon et James Solage, déjà interpellés par la PNH avaient participé.
L’embuscade du président Sylvain Salnave
Sylvain Salnave, successeur de Nicolas Geffrard, a été élu 14ème président haïtien en juin 1867. L’histoire le définit comme comme un anti-bourgeois. « Sylvain Salnave menait une politique sévère à l’égard des possédants, leur imposant des taxes destinées à améliorer le sort de la population et demandant aux commerçants de faire baisser les prix des produits de première nécessité », selon la Maison d’Haïti.
L’historien Dantès BELLEGARDE a raconté dans son ouvrage intitulé « Histoire du peuple haïtien (1492-1952)» qu’à la suite de l’accaparement de la ville de Port-au-Prince en 1869 par des insurgés, le président essaya de fuir vers la République dominicaine. « Il fut arrêté à la frontière par le général dominicain Cabral et remis aux autorités haïtiennes et fut fusillé sur l’emplacement du palais incendié, immédiatement après le prononcé de la sentence du tribunal militaire condamnant à mort Sylvain Salnave pour la violation de la Constitution », a-t-il écrit.
Christophane J. DORVIL
