
Alors que les féministes continuent de lutter pour l’égalité femmes/hommes mais aussi à dénoncer les injustices faites aux femmes, se sentant concernés de nombreux artistes haïtiens se joignent à la lutte et réalisent des œuvres qui dénoncent les violences faites aux femmes. Ils encouragent les femmes et mineures victimes de viol à porter plainte.
La musique haïtienne, un autre moyen utilisé pour lutter contre les violences faites aux femmes ces dernières années. Interpellés, des artistes haïtiens mettent leur musique et leur texte à profit pour dénoncer les violences faites aux femmes et aux filles, sensibiliser femmes et fillettes victimes de viol à porter plainte.
C’est le cas des artistes comme Jean Jean Roosevelt, Rutshelle Guillaume, Baky, Fatima et Kenny Haïti. Ils se sont engagés à maintes reprises à dénoncer les actes de violences faites aux femmes et aux mineures. En voici une brève présentation de leurs textes dédiés à la violence contre les femmes.
Jean Jean Roosevelt – Fè mare bourik la
Avec son titre « Fè mare bourik la », le chanteur incite les femmes qui sont victimes de harcèlement, de violences conjugales, ou de toutes autres formes de violence à porter plainte et qu’elles sachent qu’elles ne sont pas toutes seules. Il pousse les femmes à reprendre confiance en elles.
Contrairement à ce que pense une bonne partie de la société, beaucoup de femmes croient avoir le droit de s’habiller comme elles le veulent. En aucun cas, elles ne doivent se sentir coupables par rapport au jugement qu’on peut porter sur elles. Personne n’a le droit de porter la main sur elles sans leur consentement, que ce soit au travail, à la maison, à l’église, mais surtout peu importe le rang de la personne dans la société, estiment-elles,
Baky Feat. T-Joe Zenny – Koupab
Dans cette chanson, le rappeur Baky Popilè, en collaboration avec le chanteur T-Joe Zenny, parlent de la violence subite par les filles mineures. Pour la dénoncer, il présente un scenario montrant une fille qui se fait harcelée sexuellement par son beau-père notamment par des attouchements, mais sa mère refuse de la croire
« Li pap tandem tout lè mwen te eseye pale avèl », telle est la réponse de la fillette quand son père lui demande ce que fait sa mère par rapport à cette situation. Un cas très répandu en Haïti et même à travers le monde à savoir celui où les parents refusent de croire le témoignage de leurs enfants.
« Violer une fillette, c’est violer ses rêves, son innocence, son avenir. N’hésite pas à porter plainte si toi ou une de tes connaissances seriez victimes de viol. Tu n’es pas seule. Parents, assumez vos responsabilités. Protéger les enfants, c’est protéger l’avenir du pays ! », Tel est le message partagé à la fin de la vidéo officielle de la chanson.
Rutshelle Guillaume avec Veeby- Victorious
Voilà une musique forte que présente Rutshelle Guillaume, chanteuse haïtienne. Elle y dénonce la violence conjugale subite par les femmes. Une scène dans laquelle elle présente des femmes qui proviennent des différentes branches de la société.
Elle les incite à se rebeller contre les violences physiques et morales de leurs conjoints, dans le cas des petites filles de se rebeller contre les maltraitances de leur famille, afin qu’elles sachent qu’elles ne sont pas des biens qu’on utilise. Elles doivent comprendre qu’elles sont des femmes fortes et indépendantes. Rutshelle et Veeby font également référence aux droits des femmes qui sont bafoués dans le monde entier, à des conventions et lois qui n’ont jamais été appliquées , voire respectées.
Kenny HaitiFeat. Fatima – Pyem mare
Encore une autre chanson mettant en relief les femmes esclaves d’un mariage à cause des qu’en dira-t-on de la société. Une Situation que de nombreux jeunes mariés affrontent après leur mariage.
On retrouve également dans ce scénario une femme captive de ses sentiments pour un homme qui la maltraite à la maison et dans les lieux publics. « Si li te fasil pou mwen jan wap explikel la, kwemw, mwen tap gentan bat zelmwen vole deja ». Des mots forts que peuvent relater les femmes qui se retrouvent dans cette interminable violence conjugale. Des mots qui expriment comme il n’est jamais facile pour une femme de quitter ce genre de situation.
Le message que ces artistes ont voulu faire passer dans cette chanson « chouchoute madanm ou, pa choute’l. Afiche’l, pa abize’l. Aba vyolans sou fanm ».
D’après ONU Femmes, la violence faite aux femmes est sans doute une atteinte aux droits fondamentaux.
Rose L.FATAL