La mort du président Jovenel Moise, Quel avenir pour Haïti?

Suite à l’assassinat du feu président Jovenel Moise, l’administration publique est chamboulée, les deux premiers ministres se lancent dans  une guerre de tweet, la population reste dans l’attente d’une solution et la fin des différentes crises que traverse le pays en ce moment.

Ayant constaté caducité du parlement depuis le 3  janvier 2020, avec seulement 10 sénateurs qui n’avaient aucun pouvoir de contrôle, l’ancien  président Jovenel Moïse dirigeait par décret le pays depuis quelques temps.  Le politologue Jacques Nesi parle de l’effondrement de l’Etat.

Il relate nombreux signes de ce tremblement comme l’affaiblissement des institutions, la connivence entre la police nationale et l’intensification des gangs, la cour de Cassation qui est dysfonctionnelle, le sénat amputé d’une partie de ses membres et la chambre des députés qui n’existe pas. Selon lui, c’est l’ensemble de ces causes qui ont conduit au pouvoir « totalitaire » de Jovenel Moise.

“Cet assassinat illustre bien la difficulté d’Haïti à entrer en démocratie”.

Pour apporter une solution à cette tragédie et à la situation critique du pays, l’ancien ambassadeur de France en Haïti emDidier Le Bret invite à un dialogue autour de la table avec les différents secteurs de la société ; les gens de la communauté civile, la presse, les intellectuels, les haut-représentants de l’église, etc. Pour une bonne transition, il va falloir faire preuve d’imagination et de l’entente.

Etant donné le dysfonctionnement de la majorité des institutions, il ne faut pas s’attendre à une transition constitutionnelle. “Les talents ce n’est pas ce qui manque en Haïti”,

affirme l’ancien ambassadeur.

Avec le calme qui s’est installé dans le pays depuis l’annonce de cette tragédie, le coordonnateur de l’OPL Edgar Leblanc pense que le gouvernement devrait profiter de ce moment pour proposer une alternative le plus vite que possible, avec des personnalités qui inspirent confiance à la population.

La communauté internationale a-t-elle un rôle à jouer ?

Haïti ne va pas pouvoir relever ce défi tout seul a fait comprendre l’ambassadeur d’Haïti en France, Jean-Josué Pierre. Car, selon lui, Haïti a atteint le paroxysme de la crise et la police nationale est totalement dépassée par les événements depuis un bon moment.

L’international a maintes fois intervenu dans les différentes crises en Haïti sans pour autant apporter des solutions durables, donc cette fois c’est l’occasion pour qu’il y ait une concertation entre la communauté internationale et l’Etat haïtien mais par-dessus-tout qui ferait place à une solution d’origine locale a suggéré le politologue.

Le journaliste Robert Philome précise que toutefois il s’agirait avant tout pour la communauté internationale de constater leurs échecs depuis 1994 avec toutes les missions onusiennes qui se sont succédé en Haïti. Aucune d’entre elle n’a pu atteindre leurs objectifs. Et c’est précisément ses échecs qui ont conduit à la situation actuelle d’Haïti.

Comme solution à la crise, ils prônent tous l’installation d’un climat de sécurité pour la tenue des élections, mais aussi la participation de tous pour la reconstruction d’une nouvelle Haïti mais pour cela il est essentiel que  la police nationale soit renforcée.

Rose L. FATAL

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