
Les luttes contre le génocide ne s’arrêtent pas. En Allemagne comme en France les autorités dénoncent et reconnaissent la responsabilité de leur pays dans les génocides commanditées par leurs prédécesseurs.
En mai dernier, le ministère des Affaires étrangères allemandes a reconnu les actes de génocide perpétrés en Namibie de 1904 à 1908. Par ailleurs, dans le même mois, le président français, Emmanuel Macron, lors de son voyage à Kigali s’est excusé pour la participation de la France au génocide de 1994 au Rwanda.
Les autorités allemandes font le pointAprès plus de cinq ans de négociations, l’Allemagne reconnaît pour la première fois cet acte de génocide perpétré en Namibie.
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a déclaré le 28 mai dernier, dans un communiqué : « Nous qualifierons maintenant officiellement ces événements pour ce qu’ils ont été : un génocide”.
«À la lumière de la responsabilité historique et morale de l’Allemagne, nous allons demander pardon à la Namibie et aux descendants des victimes pour les atrocités commises », a-t-il poursuivi.
Plus d’un milliard d’euros d’indemnisation seront versés par le gouvernement allemand pour soutenir le développement et la reconstruction de la Namibie, selon le ministre allemand des Affaires étrangères. Une décision soutenue par l’Église catholique.
On considère le génocide en Namibie comme le premier génocide du XXe siècle, perpétré sous les ordres de Lothar von Trotha à partir de 1904 à 1908 par les troupes coloniales allemandes. Cela a entraîné la mort de 80 % des autochtones insurgés et de leurs familles (65 000 Héréros et près de 20 000 Namas).
Les excuses d’Emmanuel Macron au RwandaisLors d’une conférence de presse donnée au palais présidentiel de Kigali avec le président rwandais Paul Kagame, Emmanuel Macron s’est excusé face aux Rwandais pour le rôle de la France dans le génocide de 1994, le 27 mai 2021. S’exprimant devant le mémorial du génocide à Kigali, le chef de l’Etat français a déclaré: « La France n’était pas au courant des avertissements concernant le massacre. »
« La France n’a pas été complice, mais la France a un rôle, une histoire et une responsabilisé politique au Rwanda », a-t-il ajouté. Le président du Rwanda Paul Kagame après le discours de son homologue français ajouta en ces termes:« le geste du président Macron est considéré comme un acte d’immense courage». « C’était la vérité », a-t-il poursuivi.
Le génocide au Rwanda a été déclenché le 6 avril 1994, par la chute d’un avion qui transportait Juvénal Habyarimana le président Rwandais, son homologue burundais Cyprien Ntaryamira et un autre Hutu. Ce qui a aussi occasionné la mort de 800000 Rwandais et de Tutsis.
Jodania N. MARCELIN Christophane J. Dorvil