La construction du gazoduc Nord Stream 2 enfin terminée

Objet de bataille économique et géostratégique entre les États-Unis et la Russie, pomme de discorde entre les pays européens, le gazoduc Nord Stream 2 est désormais achevé et prêt à entrer en fonction. Il attend simplement d’être certifié et approuvé, selon l’opérateur russe Gazprom.

La construction du gazoduc de la discorde, Nord Stream 2, est enfin terminée. Son opérateur, le géant Gazprom, dans laquelle l’État Russe est l’actionnaire majoritaire, a annoncé, lundi 6 septembre 2021, que « la dernière section du gazoduc a été soudée ». Sa mise en service est attendue pour la fin de l’automne. Le gazoduc attend encore d’être certifié et approuvé avant d’être opérationnel.

Nord Stream 2 relie Oust-Louga en Russie à Greifswald en Allemagne via la mer Baltique sans passer par l’Ukraine. Ce second gazoduc reliant les deux pays, mesure 1 230 km, et a coûté environ 11 milliards de dollars américain (9,31 milliards d’euros). D’une capacité de 55 milliards de m3 de gaz par an, ce gazoduc va doubler les capacités de Nord Stream 1, entré en service en 2011.

Bien que quasiment achevée, Nord Stream 2 fait encore face à des opposants. « À quelques semaines des législatives allemandes du 26 septembre, les écologistes promettent toujours de bloquer le projet. C’est, selon eux, le seul moyen pour l’Allemagne d’atteindre son objectif de neutralité carbone en 2045, et de baisser ses émissions de gaz à effet de serre de 65 % d’ici 2030, par rapport à 1990 », rapporte le quotidien Ouest-France.

Le projet de la discorde

L’administration Biden a levé le 19 mai dernier, les sanctions américaines contre le projet du gazoduc Nord Stream 2.  En effet, depuis 2017, Washington avait imposé une série de sanctions aux entreprises et aux individus participant à la construction de Nord Stream 2, dans l’objectif de la bloquer et de l’arrêter définitivement.

Controversé depuis son élaboration, Nord Stream 2 alimente une bataille économique et géopolitique entre les États-Unis et l’Europe et suscite la discorde entre les pays européens en opposant le camp des pro au camp des contre.

Les premiers plaidant les avantages que l’Europe en tirera notamment une économie de 50 % sur les frais de transit et un accès au gaz à meilleur marché. Le gaz liquéfié américain coûtant deux fois plus cher que le russe et polluant autant que le charbon.

Les seconds notamment l’Ukraine et la Pologne défendant leurs frais de transit qu’ils vont perdre et dénonçant une trop grande dépendance européenne de la Russie ainsi que l’accroissement de l’influence russe.

Un argument jugé « malhonnête » par les partisans de Nord Stream 2. « La fin de Nord Stream est le commencement du gaz liquéfié américain. C’est plus cher et plus polluant, mais c’est du commerce avec les États-Unis », réplique l’eurodéputé Markus Pieper (PPE).

Graham G. HENRY

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