
Malgré son élimination, la nageuse olympique haïtienne Émilie F. Grand-Pierre a marqué son passage aux JO de Tokyo 2020 en finissant sa course en un temps record de 1mn 14 secondes 82 centièmes, établissant ainsi un record national.
La nageuse haïtienne, Emilie Faith Grand-Pierre,a fini en tête de la série 1en natation pour les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 dans la nuit du 24 au 25 juillet 2021 et en profite pour établir un nouveau record grâce à sa performance pour le bicolore haïtien.
Agée de seulement 20 ans, Emilie Grand-Pierre fait sensation forte aux Jeux olympiques de Tokyo en finissant en première place de sa série. La jeune nageuse grenadière a fini sa course en un temps record pour sa nation. Il ne lui a fallu que 1 minute 14 secondes et 82 centièmes (01 :14,82) pour achever son parcours. Elle surpasse ainsi Darya Semyonova (01 :16,37)du Turkménistant, Jayla Pina (01 :16,96), représentante du Cap-Vert, et cinq autres nageuses.
Pour la catégorie 100 mètres brasse en natation, aucun autre haïtien ne fait mieux qu’elle. Elle bat ainsi son propre record qui était de 1 minute 17 secondes et 4 centième (01 :17,04), établit lors des Jeux panaméricains de Lima en 2019.
Cependant, cette victoire ne lui assure pas une place pour le tour suivant puisque d’autres nageuses ont fait une meilleure performance qu’elle. Du point de vue globale, 36 autres nageuses ont fait mieux qu’elle dans leur série. Sur 47 nageuses, Emilie finit en 37ème position. Rappelons que ce sont les 16 meilleures qui obtiennent leur qualification pour la suite du tournoi. Elle ne verra donc pas, malgré son record, les demi-finales du 100 mètres brasse.
Qui est Emilie Faith Grand-Pierre ?
Emilie Faith Grand-Pierre est né le 3 mai 2001 de parents haïtiens à Atlanta aux Etats-Unis d’Amérique. Elle a vingt ans. Elle est étudiante et a reçu une formation en science de l’informatique dans l’État de Maine aux Etats-Unis à Bowdoin College.
C’est sa mère qui l’a encouragée, de même que tous ses enfants, à la natation suite à la noyade de trois proches parents. Ainsi, très jeune, depuis l’âge de six ans, elle se met à la natation comme sa sœur Naomy Grand-Pierre qui avait eu la chance de représenter Haïti en natation lors des Jeux olympiques de Rio de Janeiro en 2016. Cette dernière avait aussi représenté Haïti au Championnat Mondial à Gwangju, en République de Corée en 2019.
“Je dirais que le semestre dernier [début 2021] m’a vraiment appris à nager avec des enjeux inférieurs. Nager sans véritable championnat en tête, aller à la piscine tous les jours et nager pour le plaisir est ce que Covid-19 m’a réappris à faire. Je ne prends jamais pour acquis les deux heures que je passe dans une piscine maintenant parce qu’à cette époque l’année dernière, j’avais du mal à trouver du temps dans la piscine. Covid-19 a été la plus longue pause que j’ai prise de nager depuis que j’ai huit ans, ce qui est tellement fou à dire . Covid-19 m’a fait prendre quatre mois de congé sans nager. Cela a vraiment mis en perspective à quel point j’aime le sport. Je ne me plains plus parce que c’est une bénédiction et une joie de pouvoir nager tous les jours. J’ai appris à savourer les petites choses et les pratiques difficiles” , confie la jeune nageuse dans un interview accordé a Bowdoin le 19 juillet 2021.
Émilie disait vouloir devenir un exemple pour les jeunes filles haïtiennes. Pour elle, la natation a été plus qu’un sport. Cette passion lui a offert plusieurs opportunités, dont celle d’intégrer Bowdoin College. « La natation m’a tant donné et d’être juste sur cette plateforme et de montrer aux autres que ce sport m’a donné tant et tant de but, c’est un tel honneur que je me pince tous les jours. En ce moment, il n’y a que deux filles dans l’équipe nationale haïtienne et sept garçons, donc je veux juste montrer aux autres filles qu’elles peuvent le faire et c’est un pipeline vers le succès et vraiment un monde d’opportunités ».
Encore très jeune, Emilie Grand-Pierre a le potentiel pour devenir une icône dans l’histoire de la natation haïtienne. Reviendra-t-elle pour représenter sa nation durant les Jeux Olympiques de Paris dans trois ans ?
Rose L. FATAL et Steven W. TELEUS