
La république d’Haïti a été le premier pays à avoir reconnu l’indépendance de l’Argentine en 1817. Pour poursuivre l’idéal de la révolution haïtienne, les pères fondateurs de la nation ont continué la bataille de la liberté en aidant les autres peuples du monde à arracher leur indépendance du joug colonial.
En 1817, soit un an après que les révolutionnaires argentins ont conquis officiellement leur indépendance, la République Haïti a été le premier pays à avoir reconnu l’indépendance de l’Argentine, dans l’objectif de rester fidèle à la poursuite de l’idéal de la liberté incarné par les pères fondateurs de la nation haïtienne durant la révolution de 1804.
L’ambassadeur argentin, Pedro Cornelo Von Eyken, accrédité d’alors en Haïti a grandement témoigné sa reconnaissance envers la République d’Haïti, le premier pays à avoir reconnu l’indépendance de l’Argentine en 1817, suite au séisme du 12 janvier qui secoué le pays.
Le caractère internationaliste de la révolution
Le caractère internationaliste de la révolution haïtienne est fondé principalement sur trois piliers : Liberté, citoyenneté et propriété. En ce sens, l’historien Wien W. Arthus écrit : « Les pères fondateurs n’ont pas mesuré leur support aux luttes pour la liberté et l’indépendance dans la région et ailleurs ».
En effet, le support inconditionnel des révolutionnaires haïtiens allait dans les différents sens et sur diverses formes. Cinq ans après être le premier État qui a reconnu l’indépendance de l’Argentine, Haïti est aussi le premier pays à reconnaitre l’indépendance de la Grèce en 1822, pays qui avait été abandonné par ses voisins. Des soldats haïtiens ont pris part à la lutte pour l’indépendance de la Grèce et lui a fait don de 25.000 livres de café.
Les pères fondateurs de la nation haïtienne ont aidé les pays de l’Amérique latine notamment la grande Colombie à se débarrasser du système colonial en soutenant leur bataille pour l’indépendance contre la colonisation espagnole. La grande Colombie regroupait à l’époque : le Venezuela, la Colombie, le Pérou, la Bolivie et l’Équateur.
Haïti, havre de paix des familles révolutionnaires
Tous les révolutionnaires Sud-Américains ont trouvé refuge en Haïti avec leur famille pendant la période de la guerre. Le chiffre s’élevait jusqu’à 600 familles « plus de 600 familles d’indépendantistes de Carthagène et de Caracas ont trouvé refuge aux Cayes durant les années 1810 », avance l’historien Wien W. Arthus.
Toujours dans l’idée d’apporter un soutien inconditionnel à la liberté des autres peuples, «les dirigeants haïtiens n’ont fait aucune exigence territoriale aux combattants Sud-Américains, ce qui devrait être leur priorité s’ils étaient animés par un quelconque idéal impérialiste», a-t-il précisé.
À la recherche du support pour leur lutte contre le système colonial, des indépendantistes de la région se sont rencontrés en Haïti et les gouvernements haïtiens les avaient octroyés des soutiens financiers et de l’armement. Ainsi, les révolutionnaires Francisco Javier Mina et Pedro Labatot ont obtenu des aides du président Alexandre Pétion pour des expéditions respectivement en direction du Mexique et de la Nouvelle Grenade.
Christophane J. DORVIL