Haïti-Musique : Le Konpa, comme patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO

Rythme musical sensuel et entrainant, crée en 1954 par le célèbre musicien haïtien Nemours Jean-Baptiste, le konpa est une référence et une grande source d’inspiration pour les artistes antillais et africains. Le zouk en découle, pour beaucoup de connaisseurs. L’association Musique et Danse recommande de consacrer le konpa patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.

L’association Musique et Danse a demandé à  l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) d’inscrire le konpa, la musique dansante d’Haïti très prisée dans les Caraïbes au patrimoine culturel immatériel, à la 17e session de son comité. Elle en fait la demande dans une correspondance adressée à l’UNESCO en février dernier.

Pour corroborer cette démarche, une pétition a été lancée par l’association pour obtenir de la communauté haïtienne une moyenne de 5000 signatures, signe de leur adhésion au projet. Il  est, en effet  spécifié, dans les règlements de l’UNESCO que le  « patrimoine culturel immatériel ne peut être patrimoine que lorsqu’il est reconnu comme tel par les communautés, groupes et individus qui le créent, l’entretiennent et le transmettent. Sans leurs avis, personne ne peut décider à leur place si une expression ou pratique donnée peut faire partie de leur patrimoine ».

Malgré l’obtention des signatures depuis le 27 mars dernier, l’association doit patienter jusqu’à la fin de l’année prochaine pour avoir une réponse. « L’inscription prend environ deux ans, le dossier doit être soumis en  mars de la première année, ensuite les allers-retours, les questions, les évaluations et si tout se passe bien, l’inscription est considérée comme terminée à la fin de l’année suivante », a précisé Nomendari Shagdarsuren, chargé du projet à la commission nationale de la Mongolie pour l’UNESCO.

L’inscription d’un patrimoine à l’UNESCO ne  compte pas d’avantages particuliers sinon que la reconnaissance du patrimoine en question. Tel était le cas pour le danseur en fest-noz Charles Quimbert, dont peu de choses avaient changé. Selon lui, les gens l’ont tout simplement considéré comme une reconnaissance accordée à tous les danseurs, à tous les musiciens, à tous les organisateurs et à tous les bénévoles.

Pour le cas du Maloya, après la reconnaissance de cette partie musicale réunionnaise du monde extérieur, cela a suscité un sentiment de fierté et de reconnaissance culturelle sans précédent auprès des militants et partisans selon Guillaume Samson, co-auteur de l’essai  L’univers du Maloya, histoire, ethnographie, littérature .

 « Le patrimoine immatériel est un patrimoine vivant donc changeant» , selon l’UNESCO

Le konpa ou compas pour sa part, a subi depuis sa création, de multiples transformations. De son origine même il est une variation de la meringue qui plus tard sera mélangée avec le jazz, le funk, le rap, entre autres.

Nombreux sont les musiciens et formations musicales qui  ont fait la fierté de ce genre : Webert Sicot  avec sa cadence Rampa au début des années 1980, l’ère des mini-jazz entre 1960-1970, l’âge d’or du compas 1970-1980 avec Tabou Combo. Magnum Band, l’ère du compas digital ou nouvelle génération top vice, Sweet Micky et le compas d’aujourd’hui avec Enposib, klass, Harmonik, Kai etc.

Vu la relation des Antilles et la façon dont jouait la musique à l’époque, il est courant de penser que la musique haïtienne a été inspirée et influencée par la musique étrangère. Mais le créateur de ce genre , a tenu à préciser que son rythme est purement haïtien et n’est nullement étranger.

Rose L. FATAL

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