« Haïti mon amour » : de la lumière sur des compositeurs haïtiens du XXe siècle

La pianiste franco-haïtienne Célimène Daudet continue de peindre une image positive du pays à l’étranger à travers son 3ème album consacré à la valorisation de l’œuvre spectaculaire de ces compositeurs du XXe siècle, paru le 12 mars 2021, en France.

L’album musical  «  Haïti mon amour » projette un regard magistral sur l’univers musical de ces compositeurs haïtiens : Justin Elie, Edmond Saintonge et de Ludovic Lamothe surnommé « le Chopin noir ».

L’idée de réaliser le  disque est venue à la pianiste après qu’elle eût été frappée par la beauté des pièces de Ludovic Lamothe. « C’est peut être aussi en quelque sorte, une invitation à repenser l’histoire de la musique qui a tendance à être très centrée sur l’Europe et à oublier qu’il y a toute une histoire de la musique dite classique dans des pays hors de l’Europe», a-t-elle remarqué dans une émission radio à Paris.

La pianiste a été fascinée par la manière dont les trois compositeurs ont « exploité ce qu’ils ont appris pour écrire une musique singulière imprégnée de leur patrimoine et de leur héritage ». Ils ont tous été formé dans le conservatoire à Paris.

Le choix de Ludovic Lamothe

Chez Ludovic Lamothe, Célimène Daudet met en premier plan la constance de l’inspiration. « Il a beaucoup écrit et tout est bien et harmoniquement très intéressant ». Elle a entendu parler de l’artiste par un pianiste haïtien à un festival.

 « Et puis on m’a offert ensuite, lors d’un voyage, une partition de ce Ludovic Lamothe. Ainsi en tirant des fils, j’ai réussi à retrouver un certain nombre de partitions qui n’étaient pas toutes en très bon état. J’ai été frappée par la beauté de ces pièces. Je me suis dit que je devais les jouer, et continuer mon exploration », confie-t-elle.

L’homme à la main de croche

Justin Elie se distingue par son travail sur les mélodies populaires traditionnelles.  Le compositeur a attiré l’attention de la jeune pianiste par sa capacité d’écrire des mesures opposant une main à cinq croches et l’autre à quatre croches pour les merengues, des danses traditionnelles.

« Par ailleurs,  Justin Elie a reporté sur des partitions ce qui ne s’écrivait pas vraiment, un rythme un peu chaloupé. Il est allé au-delà de la musique pour piano seul», explique Célimène

Comme autre projet, Célimène Daudet envisage de discuter avec l’écrivain Dany Laferrière, de l’Académie Française en vue sortir un portrait d’Haïti en musique et en mots.

Jodania N. MARCELIN

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