
Les résultats des études menées par les chercheurs de l’unité de modélisations mathématiques des maladies infectieuses à l’Institut Pasteur ont révélés que le variant Delta suscite des formes plus sévères et qu’il est toujours possible de contracter et de transmettre le virus.
En date du 6 septembre 2021, les chercheurs de l’Institut Pasteur ont présenté une mise à jour de leurs études sur l’épidémiologie du SRAS-CoV-2 en tenant compte des informations actualisées sur le variant Delta.
Dans un premier temps, il a été constaté que les adultes non-vaccinés sont majoritaires dans les hôpitaux. Les personnes âgées de plus de 60 ans constituent à elles seules 43 % des hospitalisations tandis que les non vaccinés de cette tranche d’âge ne représente que 3% de la population. « Il est donc essentiel que la couverture vaccinale chez les plus fragiles soit aussi haute que possible », ont-ils conseillé.
Toutefois, face au variant Delta, les personnes vaccinées ont une protection moindre contre l’infection en dépit de leur grande protection contre des formes graves. D’ailleurs, « plus la population est vaccinée, plus la proportion des vaccinés parmi les cas augmente », ont-ils expliqué.
Attirant l’attention des personnes vaccinées sur la nécessité de continuer à porter leurs masques et à respecter les gestes barrières pour se protéger soi-même et leurs proches, les chercheurs ont expliqué qu’à peu près la moitié des personnes infectées ont reçu le vaccin tandis qu’elles représentent 70% de la population.
Les chercheurs s’attendent à ce qu’un tiers des infections soit constitué d’enfants et d’adolescents. « Ceci tient à la part relative plus importante des infections chez les adultes du fait de la baisse de l’efficacité vaccinale contre l’infection avec le variant Delta et à la proportion plus élevée d’adolescents qui se sont vaccinés comparativement aux hypothèses de la simulation de juin », ont-ils corroboré.
Appelant à « maintenir les efforts » permettant de limiter la transmission du Covid, les chercheurs ont souligné que la vaccination devrait permettre de mieux contrôler les hospitalisations avec moins de difficultés. Au travers de l’application des gestes barrières, le port du masque, un certain degré de distanciation physique, le Tester-Tracer-Isoler et le pass sanitaire pourraient permettre de réduire les taux de transmission et l’impact sur le système sanitaire, selon les épidémiologistes.
Par ailleurs, « l’augmentation de la couverture vaccinale peut également réduire l’impact sanitaire du SRAS-CoV-2 », concluent-ils en soulignant la nécessité de rester vigilant au cas où la situation dégénèrerait.
Esther LARRIEUX