Pour les hommes et femmes d’affaires, « c’est un pays en construction où presque tout est à faire ou à refaire. Donc, une terre d’opportunités ». Pour les entrepreneurs touristiques, « c’est un lieu à fort potentiel touristique avec des spécificités uniques très prisées et de grande valeur ajoutée ». Pour les industriels et les économistes , « c’est un pays très avantagé par sa position géographique qui le place à seulement 90 minutes de vol du plus grand marché de l’Amérique ; par sa force de travail jeune, apprenante et motivée ; et par son littoral qui se prête tant à l’exploitation touristique qu’au commerce international ». Et Tessa Jacques Antoine, d’ajouter que c’est un pays « d’avantages à l’investissement ».
À l’heure où investir et faire de bonnes affaires deviennent une préoccupation grandissante et largement répandue dans le monde contemporain, la directrice générale du Centre de facilitation des investissements (CFI), Tessa Jacques Antoine soutient que son pays offre des avantages comparatifs alléchants aux investisseurs étrangers ou nationaux.
La directrice générale estime que l’actuel code des investissements de son pays offre beaucoup d’avantages aux investisseurs. En Haïti, «nous avons le code d’investissement le plus généreux de la région», soutient-elle. « Ce code est même trop avantageux à mon goût, quant aux incitatifs qu’il offre ».
Plus d’avantages incitatifs pour certains domaines d’investissement
Ces avantages représentent, pour la patronne du CFI, l’un des éléments de « la proposition de valeurs d’Haïti, c’est-à-dire l’ensemble des raisons pour lesquelles un investisseur aurait intérêt à investir dans le pays », proposition qui est très riche, poursuit-elle. Ils sont offerts en fonction des secteurs prioritaires de l’État haïtien notamment : le tourisme, l’agriculture, les énergies renouvelables, le BPO. À eux seuls, ils peuvent créer des milliers d’emplois dont a besoin la population active de la République d’Haïti.
Tout investissement dans l’un des secteurs prioritaires fait bénéficier de plusieurs années d’exonération fiscale et douanière aux entrepreneurs. L’article 19 dudit code stipule que les investissements bénéficiant de plus d’avantages incitatifs sont : ceux « tournés exclusivement vers l’exportation et la réexportation » ou « réalisés dans l’agriculture, l’artisanat, le tourisme et les services associés, les zones franches et les autres secteurs et régimes spéciaux ».
Les articles 27 et 28 du code des investissements détaillent un peu ces avantages. Par exemple, une exonération totale de l’impôt sur le revenu pendant 15 ans et une imposition partielle après épuisement de cette durée, l’amortissement accéléré sur certains actifs allant de 10 à 100%, l’exonération pendant 15 ans des taxes communales à l’exception du droit de patente, l’exonération fiscale et douanière sur les importations de biens d’équipements et de matériels et dispense du dépôt de garantie prévu par le code douanier pour leur admission temporaire.
Un nouveau label et un nouveau slogan
D’après la responsable du CFI, étant ouverte aux investissements étrangers et nationaux, la République d’Haïti propose des valeurs ajoutées et des avantages comparatifs énormes aux investisseurs. À ceux du code des investissements, s’ajoutent notamment la position géographique avantageuse d’Haïti par rapport aux États-Unis, la main-d’œuvre abondante et bon marché, les grands chantiers en BTP de l’État.
À l’étranger, le pays se vend dorénavant sous le nouveau slogan : « une terre, une âme » et sous un nouveau label fédératif représentant tous les secteurs économiques, l’hibiscus n’ayant été confiné qu’au tourisme.
Ces changements sont imposés par la nécessité de remplacer le narratif négatif sur le pays par une histoire positive. « Haïti doit être vendue comme le pays où l’on peut forger des opportunités solides », justifie la directrice du centre de facilitation des investissements, Tessa Jacques Antoine.
En dépit des nombreux avantages offerts par le code des investissements haïtien (2002), les investissements directs étrangers (IDE) dans le pays ont baissé à 30 millions USD en 2020, contre 75 millions USD en 2019, soit une baisse de 60% selon le rapport sur l’investissement dans le monde 2021 de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED). Cela est due « non seulement à la pandémie mais aussi aux troubles civils et à l’aggravation alarmante de la crise humanitaire qui a ont continué depuis 2018 », précise le rapport.
Graham Green HENRY
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