Assassinat de Jovenel Moïse : Pierre Espérance dénonce « une orientation politique » de l’enquête

Intervenant à l’émission “Invité du jour” de Radio Vision 2000, ce mercredi 4 août 2021, Pierre Espérance, le directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains(RNDDH) dénonce ce qu’il appelle une orientation politique de l’enquête sur l’assassinat à domicile de l’ancien président Jovenel Moïse le 7 juillet dernier. Il dit, ainsi, craindre que l’enquête n’aboutisse pas.

Pour le défenseur des droits humains, Pierre Espérance, l’enquête en cours sur l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse n’aboutira pas si les autorités haïtiennes continuent de lui donner une orientation politique. Il a notamment indexé le Commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Bed-ford Claude qui, dit-il, ne respecte pas les procédures établies par la loi notamment « la forme ».

Pour lui, le délai de flagrance étant écoulé, le commissaire n’a pas le droit d’envoyer des mandats d’amener,  c’est le rôle du Cabinet d’instruction.  « Après avoir reçu les rapports de la police judiciaire, le rôle du commissaire du gouvernement est de transmettre le rapport au cabinet d’instruction, il n’a pas le droit d’envoyer des mandats », affirme monsieur Espérance.

À date, le Doyen (le magistrat le plus ancien dans une fonction déterminée) n’a pas pu encore désigner un juge d’instruction pour l’enquête car le commissaire du gouvernement ne lui a  pas encore transmis le dossier, constate Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau haïtien de défense des droits humains(RNDDH).

« Tout autant que l’enquête ne se fait pas avec sérénité, pour trouver le mobile du crime, les auteurs intellectuels, les auteurs matériels, et leurs complices, l’enquête sera biaisée », a déclaré Pierre Espérance. Et, « ce qui se fait actuellement dans le dossier, au niveau de la justice, n’est pas une enquête. Au niveau de la justice, ils écrasent le dossier, c’est une bataille dans laquelle on donne une orientation politique au dossier, pour faire des persécutions politiques et brouiller les pistes, et réaliser ce qu’ils veulent réaliser », a-t-il déploré.

Jusque-là, l’enquête est entachée d’irrégularités et semble orienter vers certains adversaires politiques présumés ou avérés de l’ancien président, selon Pierre Espérance. Il en prend pour exemple, le comportement de l’ex-Première dame Martine Moïse qui, selon lui, ne fait pas du tout avancer l’enquête. « Ses paroles et ses messages sont les mêmes que ceux des gens qui indexent des personnes du secteur privé avec qui ils ont des problèmes », a-t-il argué.


Révélant certaines contradictions dans les déclarations des enfants du feu président et celles de leur mère Martine Moïse, le défenseur des droits humains, a affirmé que « ce que cette dernière a declaré à la direction centrale de la police judiciaire(DCPJ) n’est pas différent de ce qu’elle a dit dans ses interviews ».

Par ailleurs, Pierre Espérance a également ajouté que la FBI et la DCPJ, à pied d’œuvre sur le dossier,  n’ont trouvé aucune trace des documents emportés dont parlait Martine Moïse dans ses interviews, et qu’elle n’a jamais révélé la nature de ces documents.


Graham G. HENRY

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