Assassinat de Jovenel Moise : Le mystère persiste encore

Malgré les arrestations, les mesures conservatoires contre des policiers et d`autres avancées annoncées par le directeur général de la police nationale d’Haïti, Léon Charles,  le mystère persiste encore dans l’enquête sur l’assassinat du feu président Jovenel Moïse.

Bientôt trois semaines depuis l’assassinat de l’ancien président haïtien en sa résidence privée  sise à Pèlerin 5 le 7 juillet 2021 , les questions cruciales sur les mobiles et les auteurs intellectuels du crime, comme sur le financement des opérations  restent encore pendantes. La population attend les réponses mais les zones d’ombre perdurent. Le mystère demeure entier. 

En attendant le dénouement de la situation, les communications officielles se poursuivent à un rythme moins fréquent cette semaine. Le directeur général de l’institution policière haïtienne, Léon Charles, a communiqué, le 20 juillet dernier, un bilan sur l’avancée de l’enquête. Au total, 26 arrestations ont été réalisées.

Trois personnes sont mortes dans des échanges de tirs avec la PNH. 13 résidences privées, et même des entreprises des personnes inculpées ont été fouillées par les responsables de l’enquête. Des armes et munitions ont été saisies, dont 45 fusils, 14 pistolets, des centaines de cartouches, drones, gilets, grenades. En ce qui concerne les policiers, l’Inspection générale a déjà réalisé 45 auditions. Ce qui a donné lieu à 23 mesures conservatoires dont 7 isolements.

D’après le quotidien américain CNN, le président colombien a déclaré que certains des mercenaires colombiens arrêtés par la PNH, savaient que leur mission était d’assassiner l’ancien président haïtien Jovenel Moïse, tandis que d’autres ne le savaient pas.

La chasse aux auteurs intellectuels de l’assassinat, quant à elle, se poursuit toujours. Le 11 juillet dernier, Léon Charles avait annoncé  l’arrestation de Christian Emmanuel Sanon, considéré comme l’un de ces auteurs . Mardi 20 juillet, le directeur général de la PNH a annoncé que d’autres mandats d’amener ont été lancés.

« Nous avons émis des mandats contre Mario Antonio Palacios, l’un des assaillants qui est en cavale. Ashkard Joseph Pierre, un ancien diplomate réfugié aux États-Unis qui devait accueillir les assaillants à l’aéroport ou à la frontière et nous demandons la collaboration des autorités américaines afin de l’appréhender. Badio Joseph Félix, qui a commandité et supervisé l’opération, Rodolphe Jaar, John Joël Joseph, l’un des planificateurs de l’assassinat et Gordon Phenil Désir, responsable de la location des véhicules, de la coordination des rencontres avec les mercenaires et du paiement de matériels », a-t-il déclaré.


Outres les raisons de l’assassinat du président, le plus grand mystère réside dans son financement. « La police travail pour trouver ceux qui ont financé cette grande opération. On sait que l’opération a débuté avec le recrutement de militaires colombiens à partir des États-Unis. Ils sont entrés dans le pays par petits groupes, ce qui veut dire qu’il faut de l’argent pour réaliser cette opération. Il y des infiltrations dans la police, il faut de l’argent pour faire ça. Pour signer les contrats de recrutement, il faut de l’argent. Ce qui veut dire qu’il y a du financement, car il faut beaucoup d’argent pour réaliser tout ça », a souligné Léon Charles lors de la conférence de presse. Il a également précisé que la police recherche la compagnie World Wide Capital Lending Group, qui collectait l’argent pour donner à Christian Emmanuel Sanon.


Graham G. HENRY

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