Loin de l’objectif de 10% de réduction fixé pour la période d’août 2020 à juillet 2021, la déforestation ne sera réduite que de 4 à 5% en Amazonie cette année. Reconnaissant une réduction « très faible et dérisoire », le vice-président brésilien Hamilton Mourao a affirmé que « c’est mieux que rien ».
L’objectif de réduction de 10% de la déforestation en Amazonie pour la période d’août 2020 à juillet 2021 n’a malheureusement pas abouti. « Nous n’allons probablement pas remplir notre objectif de réduction de 10% » a déclaré le vice-président brésilien Hamilton Mourao.
« Apparemment la réduction de la déforestation aura été très peu contrairement aux attentes du gouvernement. Je crois que ce sera plutôt autour de 4 à 5 %. C’est une réduction très faible, dérisoire, mais c’est mieux que rien », a confirmé le défenseur de l’Amazonie.
La déforestation ne fait qu’accroitre de jour en jour et arrive même à dépasser le taux de 2015. Seulement en juin 2021, 1062 km2 ont été déboisés. Le président Jair Bolsonaro, fidèle à son programme de campagne, précipite le développement de l’agro-alimentaire dans le pays, principalement dans l’exportation de soja et de la viande (élevage des bovins), qui selon la presse 20 minutes planète participe à la destruction des arbres.
D’après le système Prodes de l’institut national de recherches spatiales (INPE), 10 851 km2 avaient été déboisés en Amazonie soit une augmentation de 7% par rapport au cycle précédent. Le Deter, un autre système de calcul de l’INPE a démontré que la surface déboisée en Amazonie a augmenté de 17 % au premier semestre de 2021 par rapport à 2020.
La déforestation est considérée comme étant illégale vu que la loi forestière stipule clairement que les propriétaires de surface situées dans une zone de conservation doivent respecter un taux de déboisement maximum de 20%. Les 80% restants ne pouvaient être touchés. Cependant, les agriculteurs n’en tiennent pas vraiment compte. Cécile Leuba, spécialiste de l’Amazonie et de la déforestation pour Greenpeace France pense qu’ils sont encouragés par le discours pro-déforestation du président.
« Le pire est à venir, non seulement les prochains mois seraient très secs en Amazonie, mais les agences de contrôle environnemental ont été affaiblies et l’une des priorités du parlement est de voter des lois qui pourraient provoquer encore davantage de destructions de l’environnemental », affirme Cristiane Mazzetti de l’antenne brésilienne de Greenpeace.
Le directeur du pôle biodiversité terrestre à l’IDDRI estime que le problème de la déforestation n’est pas l’absence de loi mais l’application de celle-ci. Pour combattre la déforestation « Lula n’a pas eu besoin de toucher à la loi. Il l’a juste fait respecter. Il a augmenté les moyens de police, il a envoyé des gens en prison, il a équipé les forces armées », explique-t-il.
Face à la gravité de la situation à l’échelle internationale, le président brésilien Jair Bolsonaro a pris l’engagement d’éliminer la déforestation illégale au brésil d’ici 2030, lors du sommet sur le climat organisé par Biden en Avril 2021.
Rose L. FATAL
